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Les chirurgiens Louis Hébert et Pierre Dépasse

source : Archives des Côtes­du­Nord, Palacret, 1767.

« Après avoir vidé les trois ventres de leurs viscères et fait les incisions et taillades dans les parties musculeuses et adipeuses, pour en absorber l'humidité et conserver le cadavre, nous nous sommes servis de tant (tan, pour tanner) et de sel, n'ayant­autre chose sur les lieux, desquels nous avons embosmé le dit cadavre. »

Ce procédé n'était pas merveilleux, car cinq jours après, le 27 juin, les chirurgiens sont requis de nouveau, « attendu l'infection putride et cadavéreuse du dit cadavre, capable d'infecter les dites prisons et d'y causer des maladies... Nous avons remarqué le visage totalement détruit par la corruption vermineuse ; nous avons remarqué, à la partie antérieure du cou, sous les tégumens, une élévation occasionnée par un amas de vers, ce qui nous a décidé à faire un second embaumement, à telle fin d'éviter, s'il est possible, une putréfaction totale. En conséquence, nous nous sommes servis de sel marin que nous avons fait mettre dans les trois ventres, (cavités crânienne, thoracique et abdominale), ainsi que dans les taillades que nous lui avions faites lors du premier embaumement ; secondement nous nous sommes servis d'essence de thérébentine que nous lui avons coulé dans les ouvertures naturelles du visage, ainsi que dans les incisions cruciales du cuire chevelu. » Les sergents enveloppent le corps « dans le sac ou linceul de toile susdit, que nous leur avons fait coudre d'un bout à l'autre ».